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 ces écorchures au fond de moi. (sinir)

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MessageSujet: Re: ces écorchures au fond de moi. (sinir)   ces écorchures au fond de moi. (sinir) - Page 2 EmptySam 2 Fév - 2:58

Si être quitte signifie devoir sortir d’ici une fois sèche et ne plus revenir, ne plus le voir si ce n’est en le croisant, une fois de temps à autre dans Almayer, au détour d’une rue ou d’un chemin, alors Sinir regrette amèrement ce qu’elle vient de dire. Elle ne veut pas être quitte, si cela veut dire tout ça. Plus d’Ulysse dans sa vie, alors qu’il n’y est que depuis quelques heures, à peine. Depuis si peu de temps, malgré cette impression qui la prend et qui l’étreint, qui lui fait ressentir une drôle d’idée, qui lui donne l’illusion de le connaître depuis bien plus longtemps. Elle ne veut pas être quitte avec lui, si c’est pour ne plus jamais partager de moment en sa compagnie. Alors elle préfère encore lui être redevable, éternellement s’il le faut, mais surtout ne pas sortir de chez lui dans l’optique de ne jamais le revoir. Elle restera redevable aussi longtemps qu’il le faut, aussi longtemps qu’elle le peut, qu’il le veut, pour pouvoir espérer rester dans sa vie, garder une part de ce qu’il est pour elle, même si ça n’est qu’une petite, qu’une infime part de lui. Parce qu’au fond, parler et sauter à l’eau pour sauver quelqu’un, ce n’est pas pareil. Parler, on peut réfléchir à ce que l’on dit, on peut laisser de côté certaines choses, et en donner d’autres. Quand on saute à l’eau pour sauver quelqu’un, c’est différent. Elle ne l’a jamais fait, Sinir, ce qui lui a fait pour elle aujourd’hui. Mais elle se doute bien que ce genre de geste nait d’une certaine impulsivité. D’une certaine pulsion qui fait que l’on saute, que l’on va récupérer l’autre dans l’eau, que l’on le sort de là pour l’empêcher de se noyer, de s’étouffer avec l’écume des vagues. Quand on parle, on peut revenir en arrière, presque. On peut choisir de dire certaines choses et de taire les autres. On peut décider de garder une part d’intimité pour soit. Elle en a déjà dit des choses qu’elle pensait, des choses qu’elle voyait. Mais elle, elle a pu en cacher d’autres. Si elle semble lire dans ses yeux, elle sait que lui ne lit pas dans son cœur, et au fond, ça la rassure. S’il avait ce pouvoir, elle serait des plus vulnérables face à lui, face à ses yeux vers perçants, ses yeux forêts, face à son petit sourire qui fait fondre, fondre, fondre la glace autour de son cœur – bientôt, il sera à nu, exposé aux yeux de tous, s’il continue à la fixer de la sorte, à lui sourire comme il fait. Elle ne saurait que dire ou que faire pour essayer tant bien que mal de cacher ce qui se passe dans son palpitant, ce qui justement le fait battre aussi fort que maintenant. Ça n’était jamais arrivé avant Ulysse, et à cet instant précis, elle se demande si un jour, cela se reproduira avec une toute autre personne, si c’est possible qu’il ne soit pas le seul, l’unique à faire battre son cœur de la sorte, juste avec un geste, un mot. N’importe lequel. Sinir, elle, a eu le choix de taire ce qui s’était passé en elle, ce qui avait bouleversé tout son être, tout son corps, tout son cœur. Si elle a réussi à lui faire un quelconque effet positif, lui, il a réussi à la mettre sans-dessus-dessous. Il a renversé la Reine des Glaces avec son cavalier, il l’a mis en échec, comme pour prendre la place du roi auprès d’elle. Et au final, cette place, c’est comme si elle lui était offerte. Il n’a qu’à la prendre, personne d’autre n’en veut, et elle ne veut de personne d’autre. Et ses yeux, ses yeux qui toujours la guettent, ses yeux plantés dans les siens. Elle ne veut pas les lâcher, elle veut soutenir ce contact. Si elle le perd, il n’y en aura plus vraiment, à l’heure actuelle, entre eux. Plus de contact visuel, plus de contact par le toucher, juste les quelques bruits provoqués par l’autre qui parviennent à leurs oreilles respectives. Mais elle veut ce contact. Celui qui lui donne l’impression de vraiment être là, de vraiment être vue. Alors même si son cœur fond, même si son cœur part en vrille, elle continue de le fixer.
Ces oiseaux qui percent son cœur, ces tremblements qui le soulèvent, ces nœuds dans son ventre.. elle n’aime pas vraiment pas. Elle n’aime pas vraiment cette peur causée par la possible absence de réciprocité, par la possibilité d’en ressortir le cœur abîmé, le cœur lacéré, le cœur fragilisé. Le cœur en miettes. Sans cœur, parce qu’il l’aura pris, sans en prendre soin. Elle n’aime pas cette sensation qui la fait sentir à moitié elle-même seulement, qui lui donne l’impression de désormais exister pour quelqu’un d’autre qui, peut-être, n’en a rien à faire d’elle. Elle se sent un peu mal à cause de ça. A cause de la possibilité qu’il lui demande une dernière chose et qu’il la laisse partir. Sinir a été élevée aux romans d’amour : elle veut qu’on la retienne quand elle s’en va, que l’on prenne sa main, que l’on la serre, que l’on ne la lâche pas. Et que, dans un regard qui dirait tous les mots, on lui demande de rester. Là, tout près. Au fond, voilà ce que veut, ce que désire Sinir. Ce qu’elle espère et ce qu’elle attend, même si ce ne sont que des fantasmes nourris par ses lectures trop belles, trop gentilles d’adolescentes. Des histoires d’amour comme il n’en existe que dans les livres, et elle le sait. Elle pensait le savoir. Jusqu’à ce que son cœur manque un battement. Ses yeux ne le quittent pas, elle le regarde se mordre la lèvre, hésiter. Et sa curiosité la pique. Qu’est-ce qu’il veut lui demander ? Son regard se fait insistant, comme pour le pousser à parler, à dire enfin ce qu’il veut d’elle. Elle veut savoir. Et son cœur ratte un battement tandis qu’il l’exprime, son désir. « Qu'on ne perde pas contact ». Elle ne le quitte toujours pas des yeux. Et ses mots, ses mots résonnent dans sa tête.
« Je voudrais que.. Que tu restes.. »
Et elle se transforme en volcan. Un volcan en éruption. Tout son corps, son cœur est comme en train de brûler, tandis qu’elle ne le quitte toujours pas des yeux. Elle cherche à voir si elle a vraiment bien compris ce qu’il a dit. Et ça résonne, ça résonne dans sa tête, encore et encore, au point que la résonnance semble atteindre son cœur. Elle le détaille, encore, encore, toujours. Un léger sourire se dessine finalement sur ses lèvres, et elle acquiesce. Une fois, deux fois. Elle acquiesce, sans détacher son regard du sien. Et ce n’est qu’un petit son qui s’échappe d’entre ses lèvres, une voix douce qui vient accompagner le crépitement du feu :
- D’accord. D’accord, ça me va. Je.. Reste, comme tu dis.
Et ses yeux toujours plantés sur lui. Comme s’ils ne pouvaient se retirer de l’apparence, du visage d’Ulysse. Elle cherche les quelques similitudes qu’il pourrait avoir avec les descriptions qui forment ses livres, qui la pousse à imaginer ce héros, cet amoureux d’un soir sans aucun contact physique qu’elle rencontre à chaque nouvelle ouverture d’un livre. Des grands, des beaux, des blonds, des bruns, des roux. Des amoureux de toutes les sortes, mais avec un seul et même point commun réellement problématique à chaque fois qu’elle en rencontre un : un amoureux de papier. Ulysse est bien réel. Première différence avec eux. La deuxième, c’est que lui, il n’est pas un amoureux. Pas d’un soir, pas d’une vie. Et même si son cœur bat encore plus fort que lors de la lecture d’un livre, pour lui, ça ne doit sûrement pas être pareil.
Elle frissonne. Un frisson arraché par le froid, les gouttes d’eau qui dégoulinent sans permission dans sa nuque, puis le long de son dos, de sa colonne vertébrale. Les jambes remontées contre sa poitrine, la couverture posée sur elles, rien ne change. Sinir continue de trembler, comme une feuille titillée par le vent, comme un oiseau qui se retrouve coincée dans une neige glacée. Ses yeux se sont défaits d’Ulysse pour rejoindre le feu, pour le regarder danser, lécher les bûches de bois qu’il lui a donné. Comme pour essayer de capter un peu plus de chaleur, de réchauffer non pas son cœur ou son intérieur, mais son corps, sa carapace, sa coquille. Comme si elle arriverait à augmenter la température de la pièce juste en ayant le regard planté sur le feu de la cheminée, comme si c’était ça qui allait changer quelque chose. Mais Sinir n’est pas idiote, et elle sait bien que c’est surtout une chose en particulier qui l’aiderait à se réchauffer. Un contact. Autre que visuel. Un contact comme une étreinte douce, une étreinte chaleureuse, du genre de celles qui font du bien. Qui font du bien dans tous les sens du terme, ou presque. Elle sait que tous les sens de ce terme ne seront certainement pas mis en pratique, certainement pas ce soir qui plus est. Elle ne sait même pas s’il va réussir à comprendre ce qu’elle attend, ce qu’elle espère. Quelque chose en plus que cette accolade qu’ils ont partagés sur le ponton avant le grand plongeon dans l’eau. Le genre d’étreinte qui dure, qui ne reste pas le temps de quelques secondes seulement. Elle n’espère plus.
Elle n’espère plus jusqu’à sentir doucement Ulysse se rapprocher d’elle. Son cœur s’emballe d’autant plus. Il se rapproche lentement d’elle, une lenteur qui donne une impression de ralentit, comme dans les films d’amour. A chaque scène importante, décisive, les mouvements des héros ralentissent. Elle sent le bras d’Ulysse venir se passer autour de ses épaules, avec une douceur qui tranche les propos de ses parents sur les hommes : les hommes sont tous des enfoirées qui lui briseront le cœur et qui lui feront mal dans des gestes trop brusques. C’est à se demander si, finalement, Ulysse est réellement un homme. Du genre de ceux qui trône dans les histoires idiotes de ses parents. Ou si, au fond, il n’est pas tout simplement la personnification de ses héros. Les héros qu’elle aime, qu’elle aime d’un amour fort, parfois passionnel. Sauf que lui, il n’est pas de papier. Parce qu’un héros de papier ne viendrait pas caresser ses bras comme il le fait dans le but de la réchauffer et de cesser ses grelottements. Il ne poserait pas non plus sa main de façon à ce qu’elle puisse y glisser la sienne. Il ne ferait pas ce qu’Ulysse fait et, au fond, il ne pourrait donc pas être lui. Alors Sinir prend une décision. Celle de ne pas écouter ses parents, de faire comme son cœur la pousse à faire : se laisser aller contre lui, doucement, pour ne pas faire impolie et affalée. Et ses doigts n’hésitent même plus. Ils viennent lentement se glisser entre ceux d’Ulysse, réclamant à leur tour leur étreinte avec lui, une étreinte comme celle sur le ponton. Et Sinir a un petit soupir, léger, de contentement. Doucement, ses frissons s’arrêtent, mais au fur et à mesure sa main se resserre sur celle d’Ulysse. Elle hésite, un peu, à lui raconter. Lui raconter ce qui se passe dans son cœur, ce qui fait qu’elle est en mesure de parler, là, maintenant, tout de suite, de coup de foudre. Il a été le sien. Et si elle peut dire qu’elle est amoureuse, alors c’est non seulement de l’image qu’il revoit, mais surtout de ce qu’elle est capable de lire dans ses yeux. Ce que les autres n’ont pas. Elle hésite, hésite. Et finalement, elle se tait. Elle garde pour soi ce que lui inspire ses yeux, ses mots, son cœur. Elle se contente de relever la tête vers lui, doucement, et de le détailler à nouveau. Comme si elle ne pourrait s’en lasser. Une sensation étrange, un peu. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, tandis que ses paroles résonnent encore en elle.
« Je voudrais que.. Que tu restes.. »
Et une nouvelle fois, sa voix brise le silence :
- Merci, Ulysse.
Elle se contente de dire. Mais ce merci, ce simple merci, est-ce qu’il va en comprendre toutes les significations ? Merci, Ulysse, d’avoir dégeler son cœur. D’avoir sauté pour la sortir de l’eau. De l’avoir changée. De l’avoir réchauffée. D’être là, près d’elle. Merci pour tout ça.
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MessageSujet: Re: ces écorchures au fond de moi. (sinir)   ces écorchures au fond de moi. (sinir) - Page 2 EmptyDim 3 Fév - 20:48

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sinir, ulysse.



Et je lui exprime ce que je voudrais qu'elle fasse : rester. Parce que dès l'instant où elle a commencé à parler, à me raconter ce qu'elle lisait dans mes yeux, j'ai su qu'il ne fallait pas que je la laisse partir. J'ai su qu'il n'y en aurait pas deux comme elle. Il n'y en a pas deux qui saurait me redonner de l'espoir comme elle l'a fait, ou qui aurait su lire en moi comme dans un livre ouvert. Ce livre contenant mon âme s'était refermé, cadenassé à double tour – puisque tout le monde ressentait de la pitié à la moindre lecture. J'avais enfermé à l'intérieur ce que je ne voulais plus laisser transparaître, notamment cette tristesse, pour pouvoir décider, moi, de ce que les autres verraient. Si jamais je décidai, de mon plein gré, de parler de ce souvenir du bateau qui s'en va, ainsi que l'histoire associé, le livre s'entrouvrait un peu – il ne suffirait plus que d'un tour de clé dans le cadenas pour le lire en entier. Et Sinir... Je lui avais raconté ce souvenir, j'avais entrouvert un peu ce livre, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle arrive avec une clé et ces mots magiques. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle ouvre le livre de ma vie et me raconte ses impressions après sa lecture. Désormais il est écrit, à l'intérieur d'une page : le prénom de Sinir.. Elle l'a écrit au crayon de papier, et j'ai peur qu'elle sorte une gomme et l'efface, d'un simple geste de la main. Alors je lui demande. Je lui demande de l'écrire au stylo indélébile. De faire couler de l'encre, qu'elle inscrive son prénom dans ma vie, comme l'ancre d'un bateau, qui voudrait rester là où il est. Mais j'ai peur, un peu. De lui forcer la main. Ses yeux ne me quittent pas, et j'ai peur d'y voir de la peur – comme si elle s'imaginait que je la forçais, et qu'elle devenait prisonnière – à mes paroles. Alors je guette, la moindre trace d'émotion, de ressenti. Et c'est rassuré, que j'aperçois un sourire se dessiner sur ses lèvres. J'espère au fond que ce n'est pas mon esprit qui me joue des tours, ou la lumière du feu et les ombres qui jouent, mais qu'elle esquisse bien ce sourire. D’accord. D’accord, ça me va. Je.. Reste, comme tu dis. Ma bouche s'étire dans un sourire, elle aussi. Comme une réponse au sien. Cela faisait longtemps, qu'un sourire comme ça n'était pas apparu sur mon visage. Un autre sourire que celui qui accompagne les bonjour, merci, au revoir, un autre sourire que celui qui veut faire croire que tout va bien, alors qu'à l'intérieur, tout est plongé dans le noir, et que les ténèbres nous habitent. Celui là, c'est un sourire qui traduit vraiment ce qu'il se passe à l'intérieur – la joie qui explose, la joie après la réception d'une bonne nouvelle. Et au fond, j'espère qu'elle comprendra que ce genre de sourire, il ne réapparaît que maintenant, grâce à elle, et pour elle. Parce qu'avant, les bonnes nouvelles n'avaient pas tant d'importance que ça. Elles ne réchauffaient pas le froid qui s'était installé en moi, elles ne chassaient pas la tristesse. Elles ne ramenaient pas non plus l'envie, la joie. Elles n'étaient rien par rapport au vide qui s'étendait dans mes entrailles, ma tête, mon cœur. Rien. Le vide. La froideur. Jusqu'à ce qu'un évènement inattendu se passe. L'arrivée d'une comète, une étoile filante. Une météorite, qui traverse l'atmosphère, qui prend feu, qui se transforme en étoile filante et qui laisse une traînée de poussière argentée derrière elle. Qui réchauffe ce froid, qui remplit ce vide. Et qui, finalement, redonne vie. C'est elle. C'est Sinir. Tout reprend sa place. Je reprends ma place au sein de l'univers, je trouve un endroit où je ne me sens pas en trop. Les bonnes nouvelles dessinent sur mon visage, un sourire, le vrai. Le bateau trop lourd des souvenirs de la période Tamara a coulé, emportant avec lui la tristesse, les larmes, au loin. Je regarde Sinir, et je ne peux m'empêcher de préciser. Mais tu sais... Je ne veux pas te forcer. Tu es libre de refuser, de t'en aller – même si au fond, j'espère le contraire.
Et ses frissons se propagent, arrivent jusqu'à moi. Alors je me rapproche, doucement, mais sûrement. Je lui offre une étreinte, qui cette fois, durera un peu plus longtemps que celle sur le ponton, j'ose imaginer. Je lui offre aussi l'étreinte de ma main, comme si cette dernière réclamait sa moitié, qu'elle ressentait un manque sans l'autre paume tout contre elle. Instinctivement, ma main sur son épaule la serre contre moi, doucement et essaie de faire disparaître ces quelques tremblements qui la secouent. Elle glisse finalement ses doigts entre les miens, et je les serre doucement, cherchant à réchauffer ses mains, et espérant que la chaleur se diffusera partout dans son corps. Je regarde nos mains, et je pense au piano, qui se cache dans un coin de la pièce. Majestueux, imperturbable instrument, avec lequel j'ai joué des heures durant. Il m'a permis d'extérioriser certains démons, ou du moins, de les exprimer dans un langage autre que la parole. Les mots ne suffisaient pas à dire ce qu'à l'intérieur, je ressentais. La musique, un peu plus. Et pourtant, aucun de ces monologues n'est sorti de cette maison, aucune autre oreille que les miennes ne l'ont entendu. Comme n'importe quelle autre mélodie, d'ailleurs. Personne ne m'a jamais entendu jouer, à part peut être Katia. La musique qui sort de ce piano est celle qui résonne dans ma tête, dans mon cœur – qui traduit ma vie, mon âme. Je ne peux pas laisser n'importe qui entendre cela. Mais pourtant, je me dis que Sinir a déjà beaucoup lu de choses sur moi, en moi. En quelques heures, elle me connaît plus que des personnes qui me connaissent depuis plusieurs années. Alors elle fait partie des ces exceptions, car un jour, qu'elle m'entende jouer ne me dérangerait pas. Elle entendrait seulement dans une autre langue, ce qu'elle sait déjà. Et puis, Sinir, elle fait partie de ces gens pour lesquels on aurait envie de composer un morceau. Une musique, une jolie mélodie. Sans forcément de paroles dessus. Les notes parleraient d'elles mêmes. Pour Sinir, elles seraient douces, magiques, pleines de couleurs argentées, dorées. Une mélodie pour lui dire merci. D'être là, de rester. D'avoir su lire mes maux, et les supporter. Puis pour avoir accepter de m'aider à les jeter au loin. Et merci aussi, d'avoir récupérer mon cœur, de l'avoir ressouder, de l'avoir réparer. Merci, Ulysse. Et je l'entends prononcer ce mot, mes pensées à voix haute. Aurait-elle le pouvoir, en plus de réparer les cœurs, de lire dans les pensées ? Un sourire se forme encore sur mon visage. Tout ça, tout ce qu'elle a fait, ce n'est pas rien. Ma main serre un peu plus la sienne à nouveau. J'ai l'impression que ces frissons ont arrêté, mais je ne lâcherai pas Sinir pour autant. Je n'en ai pas envie. Pas du tout. J'ai envie de lui demander comment elle a fait tout ça. Me réparer. Comme ça, tout entier. Alors que tout s'infectait d'un poison en moi. Me soigner, me guérir. Comment elle a fait ? Et surtout, pourquoi ? Peut être qu'il n'y a pas de réponses à ses questions. Peut être que c'était comme ça. Écrit dans le cahier du destin. A la page d'aujourd'hui, à cette heure précise, il y aurait écrit : Ulysse rencontrera Sinir. Et Ulysse revivra. Le destin a raison. Et moi, je veux connaître la suite de l'histoire. Si Sinir, reste, elle sera forcément dépourvue de malheur. Du moins, il y en aura toujours un peu, mais il disparaîtra aussi vite arrivé, si Sinir reste présente. Tu sais.. C'est plutôt à moi de te remercier. Je ne fais qu'essayer de te réchauffer. Toi, en revanche.. Je sais qu'elle me regarde, mais j'ai un peu peur de trop en dire, si je la regarde, et de lui faire peur, avec mes mots. Mon regard se pose alors sur le feu, et les flammes vives. Tu as évacué toute douleur en moi. Avec un, deux gestes. Avec des mots. Personne n'a jamais été aussi sincère, envers moi, comme tu l'as été – en me disant ce que tu voyais dans mes yeux. Alors moi aussi, je te remercie, pour ça. Il y aurait bien d'autres choses à te dire Sinir, tu sais. Mais je les réserve pour plus tard. Alors reste, s'il te plaît.
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MessageSujet: Re: ces écorchures au fond de moi. (sinir)   ces écorchures au fond de moi. (sinir) - Page 2 EmptyMar 12 Fév - 20:10

Si quelqu’un décidait d’écrire un livre, un livre sur une histoire d’amour, là, maintenant, Sinir se dit que le héros ressemblerait sûrement à cet homme qui lui fait face et dont le profil de son visage est doucement éclairé par la lumière du feu qui crépite, qui valse, qui tangue dans la cheminée. Ce profil à peine éclairé et qui pourtant dégage cette même douceur qu’à la lumière du vif, du brillant soleil qui l’éclairait il y a peu de temps encore. Ce profil qui laisse deviner des traits si fins, si doux qu’ils sembleraient presque irréels, et pourtant, elle les a bien touchés, effleurés, sur le ponton, tandis que ses doigts glissaient avec délicatesse, comme pour ne pas les froisser, sur ses joues. Et ce geste, ce geste qui a laissé comme une sensation sur l’épiderme au bout de ses doigts fins, elle aimerait pouvoir le réitérer. Peut-être que ce contact, celui qu’elle espère refaire tout au fond d’elle, a pu provoquer en lui une même sensation qu’en elle. Comme un réconfort qui l’a enlacé à l’instant même où elle a pu toucher sa peau, sa peau si douce. Comme si c’était la meilleure façon de se prouver, pour Sinir, qu’elle ne rêvait pas, à ce moment-là. Qu’il, qu’Ulysse était réellement présent à côté d’elle, à serrer sa main. Et ne serait-ce qu’en se rappelant de cet instant, qu’en sentant une drôle de chose au bout de ses doigts, qu’en ayant l’impression de le revivre, mais comme à distance, son cœur recommence à battre la chamade, sans s’être réellement calmé depuis qu’elle est avec lui. Et encore, encore, ses mots résonnent dans son esprit, comme un écho qui jamais ne s’arrêtera, un écho auquel elle ne voudrait mettre un point final. Un écho qu’elle veut garder en elle, pour elle, pour toujours.
« Je voudrais que.. Que tu restes.. »
« Que tu restes.. »
« Restes.. »
Au fond, Sinir sait parfaitement que dans ces quelques mots, il a tout dit. Il a dit tout ce qu’elle voulait entendre, qu’elle espérait pouvoir entendre de sa bouche à lui, pas de celle d’un autre. Il veut qu’elle reste, elle restera. Parce que c’est également ce qu’elle voulait, et elle peut même l’affirmer depuis pratiquement le début, depuis pratiquement leur rencontre, leur moment à eux sur le ponton. Peut-être que si elle en parle à Alice, Alice qui lui demandera comment s’est passé son fameux rendez-vous si mystérieux avec celui qu’elle appellera sans doute « le garçon au bout de papier », elle ne saisira pas toute l’importance de ce moment, tout ce qu’il a pu lui faire ressentir en si peu de temps, si peu de mots. Les ravages qu’il a pu provoquer dans son cœur, plus grands encore que si un ouragan, une tempête étaient passés par là et avaient détruit tout ce qui était en ordre. Il ne les a pas détruits, bien au contraire, ces petites choses qu’elle prenait et gardait tout au fond de son cœur. Il les a libérer, il a ouvert la cage à oiseaux qu’elle avait à la place du palpitant et a libéré les centaines de colibris qu’il y avait à l’intérieur. Et maintenant, grâce à lui, ils peuvent enfin apprendre à voler, à virevolter, à se laisser aller au rythme rapide des battements du cœur dans lequel ils vivent. C’est lui qui a fait tout ça, qui a permis ça, qui provoque ces réactions en elle.
Elle ne se sent pas forcée de rester. Elle le veut, elle les espérait, ces mots qui sont sortis de la bouche d’Ulysse. De tout son cœur, elle les attendait. Maintenant qu’elle les a eus, elle voudrait les enfermer dans une boîte dont elle seule a la clef, qu’elle rouvrira lorsqu’elle aura besoin de les réentendre à nouveau. Qu’il veut qu’elle reste. Qu’elle reste. Et ce sourire qui vient se dessiner sur son visage lorsqu’elle prononce sa réponse, une réponse qui, on dirait, semblait être à la fois attendue et appréhendée par Ulysse, comme elle a pu attendre et appréhender ses paroles. Ce sourire la fait fondre, doucement. Et cette fonte lente du cœur provoquera un raz-de-marée en elle bien assez tôt, qu’elle ne sera pas capable de contrôler, qui peut avoir un effet bénéfique comme très négatif sur elle, plus fragile qu’elle ne le voudrait. A cette idée, ses dents viennent pénétrer dans sa lèvre inférieure, découpant légèrement sa peau pour y créer une incision, qui laisse apparaître une goutte de sang. Elle déglutit, sans même savoir pourquoi. La peur, sûrement. Sans doute. De l’inconnu, de ce qui pourrait arriver, qui arrivera, qu’elle ne contrôlera pas. La peur de ce que cette rencontre a pu créer, au fond. Mais une peur bien plus faible que l’excitation qu’elle a provoqué en elle, jeune Sinir. Une excitation que jamais elle n’avait ressentie. L’impression d’avoir de l’importance pour Ulysse, un peu, peut-être. Ulysse.
Elle le remercie doucement, d’une voix timide, qui va se fondre à travers les crépitements du feu de cheminée, les crépitements qui la couvre presque, cette voix, petite voix. Comme s’il y avait de la religion dans ses propos, peut-être une sorte de confession dans ce remerciement qui semblerait pourtant vain, pour quiconque voyant la scène de l’extérieur. Et pourtant, il a une lourde signification. Merci de la prendre dans tes bras, Ulysse. De la serrer contre toi. De lui donner cette impression d’importance que jamais elle n’avait eue avant toi. De l’avoir doucement dégelée. D’avoir provoqué en elle cette flopée de sentiments qui, même s’ils peuvent l’engloutir d’une minute à l’autre, la font sentir si.. différente de celle qu’elle était avant toi. De l’avoir changée. De l’aider à se confesser dans ces silences qui s’installent entre vous et qui veulent dire tellement, dans lesquels elle te raconte, à son tour, son histoire et ses douleurs, ces douleurs que tu pourrais voir en te plongeant à ton tour dans son regard azur, son regard d’eau. Les dégâts provoqués par ces foutus mensonges dont elle se retrouve prisonnière malgré elle. Et les dégâts, cette fois provoqués par l’absence d’une sœur dont elle a pourtant besoin. Elle aussi, se confesse, mais sans le dire vraiment. Dans cette étreinte entre leurs mains, dans ce contact timide entre leurs épaules, elle en dit, des choses. Des secrets inconnus de tous, sauf d’Ulysse. Des secrets qu’il devrait prendre et mettre dans une boîte, pour la jeter au fond de l’océan. Là où personne ne les trouvera. Ces secrets qui, lorsqu’elle se retrouve seule, lui donne envie de pleurer. Pleurer. Et ses frissons ne sont plus, car ils n’ont plus lieu d’être. Elle est contre lui, le cœur battant, et voudrait même se serrer plus fort, comme pour donner plus de consistance à leur étreinte. Comme pour ancrer plus profondément cette sensation dans sa peau. Un contact, un contact qu’elle veut continuer à sentir en elle. Et soudain, la voix d’Ulysse brise ce silence, silence au sacré de l’église. Et Sinir ne le quitte pas des yeux. Ses doigts serrent encore plus fort ceux d’Ulysse. Ils serrent, serrent. Ils serrent ses doigts pour résister à l’envie de se poser sur sa joue, de créer un malaise entre eux. Sa joue effleurée plus tôt. Ils serrent d’autant plus. Elle ne sait quoi répondre, les mots restent coincés dans sa gorge, flous, comme s’ils perdaient toute leur signification en arrivant à ce niveau. Plus de soixante mille mots peuplent la langue française, et pas un seul ne conviendrait vraiment à la situation, ou elle ne le connait guère. Alors doucement, elle s’approche de lui, le cœur battant d’autant plus fort. Il s’emballe, s’emballe. Elle s’approche un peu plus, cherchant doucement le chemin de ses lèvres, comme si les siennes les réclamait. Une nouvelle étreinte possible, qu’elles semblent appeler à elles. Qu’elles veulent, qu’elle veut. Ses doigts, à leur tour, s’emballent, serrent encore plus ceux d’Ulysse, semblant dire : « Ne t’éloignes pas. Toi aussi, reste. Reste là, reste avec moi. Reste. » Et alors que ses lèvres se rapprochent d’autant plus des siennes, quelque chose semble bloquer. L’en empêcher. La couverture. Elle la bloque. Et le cœur de Sinir se serre quand elle s’en rend compte, tandis qu’un léger soupir s’échappe d’entre ses lèvres. Doucement, elle baisse la tête, regarde leurs mains. Ses dents viennent une fois de plus à la rencontre de sa lèvre, et doucement, elle secoue la tête.
– Tu n’as pas fait que ça.
C’est presque un murmure. Presque. Comme un entre-deux, comme si sa voix hésitait entre être sûre et garder comme un secret dans ses mots. Elle ne relève pas la tête.
– Tu n’as pas fait que ça, elle répète. Si tu savais..
Ses doigts se resserrent. Elle déglutit légèrement, ne sachant pas si elle est censée continuer ou non. Elle inspire un coup, comme prête à parler, puis secoue à nouveau la tête. Elle ne dit rien. Elle reste comme ça, le visage baissé vers leurs mains, toujours. Elle les détaille, détaille celle d’Ulysse. Fine, douce. Une main dont on voudrait les caresses, que l’on voudrait sentir sur soi, sur sa joue, sur son corps. Et elle enfonce ses dents dans ses joues à cette idée. Son front, comme instinctivement, vient trouver le torse d’Ulysse, ses doigts se mêlent un peu mieux aux siens. C’est comme une piqure au cœur, une piqure douce et tendre. Le genre de piqure qu’elle pourrait supporter, qu’importe combien de fois, combien de temps.
– Tu as fait beaucoup, toi aussi. Tellement.
Le doute n’est plus permis. C’est un murmure. Quelque chose qu’elle dit sans vraiment le vouloir, qu’il pourrait ne pas entendre, au fond. Peut-être que c’est ce qu’elle espère, peut-être qu’elle n’a pas forcément envie qu’il l’entende, tout ça. Peut-être. Peut-être pas. Ses doigts remontent à son poignet, l’attrape, l’accroche.
« Ne me laisses pas. »
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MessageSujet: Re: ces écorchures au fond de moi. (sinir)   ces écorchures au fond de moi. (sinir) - Page 2 EmptyDim 17 Mar - 20:38

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sinir, ulysse.



Mes doigts serrent délicatement les siens, un peu, mais pas trop - en tout cas assez pour lui faire comprendre que je n'ai aucune envie de sentir sa main se délier de la mienne. Ma joue me brûle encore. Du contact de ses doigts sur celle ci, et de ses lèvres. Si je ferme les yeux, je sais que je pourrais me remémorer mentalement la scène, et tout ce qui m'a traversé remonterait en moi instantanément. Une douce brûlure. Une brûlure qui ne laisse pas de bleus sur la peau, mais plutôt une douce sensation au creux du coeur. Qui fait qu'on veut être brûlé comme ça, encore. Une brûlure comme un acte de tendresse. C'est ça. La tendresse. J'ai cru qu'elle s'était en allée avec Tamara aussi. Que les gens, maintenant, n'étaient que froids et distants. Que la tendresse n'était qu'une illusion, un mensonge. Mais cette brûlure, cette brûlure de tendresse, pourtant, je l'ai bien ressentie au bout des doigts de Sinir, sur ma peau. Elle a fait disparaître l'illusion. Je me rends compte que Sinir me débarrasse peu à peu des idées que le départ de Tamara a ancré en moi. Des idées sombres, qui ont hanté mes rêves, mes nuits. Et puis ma vie. Qui ont pris une trop grande place pour que je puisse m'en débarrasser seul. Des démons plus grands que moi, qui m'ont suivi comme mon ombre, tapis derrière chaque recoin de mon âme, du monde. J'en serais presque devenu paranoïaque. A croire qu'il existe des gens ont pour seul plaisir dans la vie de pourrir la vie des autres - des gens malsains - peut être pour pouvoir se sentir mieux dans leur propre vie. J'avais été une victime comme une autre, il avait bien fallu que ça tombe sur quelqu'un. Heureusement, il existe aussi des personnes qui sont tout le contraire de ces gens malsains, et qui eux, sont faits pour aider les victimes, les guérir de leurs démons et de leurs maux. Je n'ai pas la moindre idée de comment ils font. Comment elle a fait - car oui, Sinir en fait partie. Cela a paru si simple. Une sorte d'ange gardien, avec pour mission de veiller sur d'autres personnes. Des anges envoyés du ciel. Ils nous soignent, ils le font, et c'est tout.
Mon regard reste sur les flammes qui dansent devant nous, qui créent des ombres sur les murs, mais dont je n'ai plus peur, maintenant qu'elle est là. Et je ne la vois pas s'approcher, je ne vois pas son visage se rapprocher du mien, comme nos mains se sont rapprochées naturellement l'une de l'autre. Mais je distingue sa voix parmi les quelques crépitements du feu. Sa voix douce, qui semble à peine oser s'élever. Et j'ai envie de l'entendre, pourtant, elle est si belle, sa voix. J'entends un murmure, puis deux. Tu n’as pas fait que ça. Si tu savais.. Et je reste immobile, le coeur qui recommence à partir dans une course effrénée. Parce qu'au fond, j'ai envie de savoir ce que j'ai fait de plus. De plus que de plonger pour éviter qu'elle se noie. Parce que je ne comprends pas ce que j'ai bien pu faire de plus. Je sens son front se poser contre mon torse et un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Elle pourrait sentir mon coeur qui bat un peu trop fort, alors je prie intérieurement pour qu'il se calme. Hésitante, ma main vient se poser avec la douceur d'une plume sur ses cheveux blonds, les caressant doucement. Un geste qui se veut tendre, comme ses doigts sur ma joue. Un geste qui se veut rassurant, même. Et je ne sais quoi répondre, alors je reste muet. Plongé dans mes pensées, tout en étant attentif à ce qu'elle pourrait ajouter. Tu as fait beaucoup, toi aussi. Tellement. Un murmure, toujours. Léger, qui vient caresser les oreilles. Qui suscite questionnement et réflexion. Qui dit beaucoup de choses. Ses doigts quittent ma main pour remonter à mon poignet. Je sens qu'ils l'entourent doucement. Et je sais qu'elle pourrait sentir mes veines sous ses doigts, sous ma peau. Et sentir le sang qui circule, qui montre bien que mon coeur bat, de nouveau. Est ce que je peux lui demander ce que j'ai fait ? Est ce que j'ai le droit ? Elle s'est beaucoup confiée aujourd'hui, moi aussi, plus qu'à n'importe quel autre moment. Peut être qu'elle est là, la limite. Que c'est cette ligne qu'il ne faut pas dépasser. Je cherche mes mots. Je cherche le silence. J'hésite. Je n'ai pas envie de faire de faux pas. Pas maintenant. Pas avec elle. Le lien qui, à mon sens, a commencé à se créer, est encore fragile. Il peut se fragiliser à tout moment. Là que peut se jouer beaucoup de choses.
Mais en y réfléchissant bien, elle s'est risquée, elle. A me dire ce qu'elle pensait, ce qu'elle voyait dans mes yeux. Parce que je lui avais posée la question et qu'elle a bien voulu y répondre. Là aussi, elle pourrait ne pas répondre, si elle ne le souhaite pas. Alors, à mon tour, ma voix s'élève timidement, dans un murmure. Peut être qu'elle ne l'entendra pas. Peut être qu'elle n'y répondra pas. Qu'est ce que... Inspiration. j'ai bien pu faire de plus? Expiration. Je resserre légèrement mon étreinte. J'ai peur, un peu. Sentiment d'angoisse face à la perte. Cela fait quelques heures maintenant que le prénom de Sinir s'est inscrit sur l'une des pages de ma vie, et j'espère du fond du coeur qu'il ne s'effacera pas de si tôt. Voire pas du tout, même. Et je me sens obligé d'ajouter, toujours dans un murmure. Mais tu n'es pas obligée d'y répondre..
Tout ce que je demande, c'est qu'elle reste, vraiment, en fait.
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