cendres, elle soupire.
elle n'a plus la force de sourire.
ses doigts s'attardent sur ses poignets
où traînaient
par habitude, par sollicitude
parfois, les doigts si brutes
de son aimé,
comme des volutes
de fumée.
où s'attardaient trop souvent,
les chaines qui entravaient sa liberté,
prisonnière d'un couvent,
où les règles n'étaient pas respectées.
les pieds nus dans le sable,
le soleil réchauffant sa peau dénudée,
sa peau écorchée,
son âme abominable.
son menton est levé vers le ciel,
tandis qu'elle rêverait d’acquérir des ailes.
s'envoler loin d'ici,
être enfin guérie de lui.
mais aujourd'hui, elle est bloquée,
au pied du mur,
trop près d'une fissure,
qui l'emmènerait jusqu'aux enfers se baigner.
elle marche dans le sable, les pensées
tourbillonnant dans sa tête trop souvent délaissée.
et voilà qu'elle rentre dans un jeune homme trop brillant,
trop lumineux, qui l’ébloui, va farfouiller jusqu'à son âme d'enfant.
elle plisse les yeux pour les protéger de son aura,
qui l'illumine mille fois.
cendres, elle ne dit rien. muette.
elle se recule, presque sur la défensive,
attentive,
comme une bête.
cendres, elle sait pas faire tout ça.
elle est juste là.
cendres-luciole,
cendres s'envole.