mise en situation
- Citation :
- les jours passent, des gens partent, certains restent. La pension se remplie, mais se vide aussi. La seule qui ne change pas c'est cette vieille dame à la réception, celle qui te dit bonjour tout les matins. un jour elle t'interpelle, toi qui ne parle jamais ozalee. et toi, qu'est ce qui te retiens ici ? les vagues ? l'océan ? l'ailleurs ? qu'est ce qu'il y a de plus, ici que tu n'as pas trouvé ailleurs.
Les jours s'enchainent.
A chacun sa peine.
Sans un mot.
Que des maux.
Dans ta tête.
Qui jamais ne s’arrêtent.
A jamais enterré.
Dans ta transe, esseulée.
A regarder la mer.
Dans une douce prière.
Comme à une mère.
Des yeux, qui jamais ne te perd.
Tous les jours confrontée.
A la dure réalité.
Doucement se remuer.
Sans jamais savoir où aller.
Aussi fragile qu’une brindille.
Transpercée par des aiguilles.
Qui te cisaillent le coeur.
Qui gonflent tes peurs.
Tu menace de t’effondrer.
Ou encore de te décomposer.
Comme une âme en peine.
Malheureusement emplie de haine.
Parce qu’elles sont là les voix.
Toujours avec toi.
Ozalee elle est mal.
Ozalee doit avoir mal.
Ozalee elle est pas jolie.
Ozalee est une abrutie.
Ozalee elle doit être triste.
Ozalee c’est une autisteSans jamais s’arrêter.
Juste pour t’écorcher.
Comme pour te punir.
Comme si tu devais jamais t’en sortir.
Sans savoir pourquoi.
T’es enfoncé dans ton désarroi.
Et à tout jamais.
Tu te tais.
Pour pas les laisser sortir à ta place.
Pour pas qu’elles te remplacent.
Même si tous les jours d’autres essayent.
Jamais ça ne paye.
Tu reste silencieuse.
Toujours mystérieuse.
et toi, qu'est ce qui te retiens ici ? T’y as jamais vraiment songé.
T’as finis par oublier où tu te trouvais.
Pour mieux te concentrer.
Juste sur tes plaies.
Pour mieux les panser.
Et un jour, finir par les oublier.
Pourtant tu le sais.
Pourtant c’est gravé.
Juste là dans ta tête.
Qui va finir par craquer comme une allumette.
Pour embraser ton coeur.
Plein de malheur.
T’aimerais lui dire.
Pouvoir tout lui sortir.
Comme on déballe sa penderie.
Pleines de friperies.
Mais c’est coincé.
Impossible de s’en séparer.
Parce que tu sais que ça changera rien.
Rien à ces voix de putains.
Qui te torturent l’âme.
Avec leurs lames.
La paix.Un regard noir.
Plein de désespoir.
Parce que t’aimerais qu’elle te sorte de là.
De ta cage, qui n’est faite que de toi.
Plutôt que de te regarder flotter.
Pour mieux te sauver.
Dans ta solitude.
Comme d’habitude.
Comme tous les matins.
Comme tous les lendemain.
Parce que demain tu reviendras.
Et malheureusement rien ne changera.