Invité
| Sujet: AMER AMER Mer 17 Déc - 0:07 | |
| | « Je voulais... me sauver de tout ça, voilà, me sauver. Mais j'ai compris tard de quel côté il fallait aller. On croit que c'est autre chose qui sauve les gens : le devoir, l’honnêteté, être bon, être juste. Non. Ce sont les désirs qui sauvent. Ils sont la seule chose vraie. Si tu marches avec eux, tu seras sauvée. » |
wkoi./shelby coleman/(©ALESSANDRO BARICCO) JASMINE La nuit je mens Putain je t'ai vue, et tout à coup à fleur de peau, sans comprendre comment un regard pourrait tout détruire et tout reconstruire. Se sentir comme con parce que t'es là, t'es une princesse, mais t'es pas là, tout de suite, dans ma tête. Je me dis que t'es simplement la somme de tout ce que j'ai embrassé, de toutes les choses qui m'ont faite et qui t'ont faite au fond, tout au fond de moi. T'es l'idée d'autant plus belle qu'elle est absolument abstraite, que j'ai devant moi la part du bonheur. Mais je suis pas con, je sais que t'es rien, tu t'en fous. Mais toi, toi, toi, toi, tes yeux ils me rendent folle, et ta nuque où j'ai envie d'enfoncer mes doigts jusqu'à ce que t’aie mal tellement je t'aime. Tellement je peux plus vivre sans toi. Et la nuit jme mens, au moment où ça fait un mal de chien, dans une mauvaise pénombre de chambre à coucher quand tu batailles pour t'endormir. Amer c'est ça, ce goût dans ma bouche, insidieux comme mon amour pour toi, mais moi je sais. - Il le faut – C'est certain.
L'échappée belle Et puis il y a ce moment où le bourdonnement devient insupportable. Et on sent que si l'on ne s'échappe pas tout de suite notre tête va exploser. Ça n'arrive pas comment ça, c'est un truc lent, qui grimpe, qui s'infiltre. Dans une tasse de café comme dans le rire de ce mec on trouve des petites choses qui viennent s'accrocher à l'âme pour la rendre lourde, puis encore plus lourde. La vie devient indécente, éreintante même. Moi un jour j'ai foutu un pied dans un train et j'ai pas demandé mon reste. Sans penser à rien d'autre, j'ai juste survécu. Certains jouent aux échecs, d'autres ont des enfants, moi je suis partie.
Silence L'heure bleue – silence. Les murs, les maisons, les immeubles, les fenêtres des voitures, les yeux des gens qui rentrent chez eux, la manière que t'as de refléter le ciel. L'heure bleue c'est bien la plus belle, la plus généreuse et la plus discrète, la plus intime et la plus harmonieuse, la plus belle oui, et la plus simple. Ce n'est pas encore la lune, plus vraiment le soleil, c'est toi sur notre toit qui mange une mandarine et qui rit parce que je te regarde. Tes pelures tu les jette dans la gouttière et tu t'en fous, tu dis – c'est biodégradable – et moi je ramasse toujours derrière toi sans que tu le vois. C'est sûr que t'es pas restée longtemps au dernier étage de cet immeuble un peu fade. Toi t'es faite pour les palais, les trésors, les parfums. Mais l'heure bleue, ça vaut tous les poèmes, ça te réduit le cœur, et puis t'es triste – ou fou de joie. T'es plus là parce que tu le savais pas ça, t'en avais pas la putain de moindre idée. Alors je me dis juste merde ; on est pas faites pour les mêmes étoiles.
mise en situation Je regarde Dira et je me souviens de quand je suis arrivée ici. Train de nuit, grand sac à dos, allongée sur le ventre, dur de fermer l’œil. Belle lune ce soir là alors que l'on file à travers la lande, et les étangs de se changer en nickel. Je souffle presque. Est-ce que je suis partie pour elle ? Je crois que non, on se fait à tout, l'Homme est un animal endurant. Avec le temps, toutes les douleurs s’effacent, mais ses yeux, toujours là. Les journées sont si fades, le soleil balaye l'émoi, rien ne filtre alors on se dit que finalement, tout va mieux. Mais c'est la tombée de la nuit, on ouvre grand la porte, et les peurs surgissent comme des charognards patients, et se mettent à dévorer nos consciences fébriles qui en redemandent, se morfondent et s'y complaisent. Il me semble que c'est juste cette idée outrancière de se libérer de sa vie, faire comme si rien ne comptait plus, prendre un train vers le large comme on allumerait une bougie, et se regarder faire. Ça fait deux ans oui, et elle est loin derrière cette fille qui m'avait plu en un regard, sorte de cataclysme sortie de nulle part et de partout à la fois. Je crois que cherchais juste de la transparence, une journée éternelle où le cœur se repose. Du repos, oui.
Dernière édition par Jasmine le Dim 28 Déc - 14:54, édité 4 fois |
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Kishi âge : gamine. crédits : timtim (peach')
| Sujet: Re: AMER AMER Mer 17 Déc - 3:48 | |
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Invité
| Sujet: Re: AMER AMER Lun 22 Déc - 0:52 | |
| Du love J'ai fini ma petite partie! |
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Invité
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Lulu Ishkooda âge : une comète n'a pas d'âge. crédits : quelqu'un.
| Sujet: Re: AMER AMER Lun 22 Déc - 20:42 | |
| - Citation :
- Certains jouent aux échecs, d'autres ont des enfants, moi je suis partie.
Mais l'heure bleue, ça vaut tous les poèmes, ça te réduit le cœur, et puis t'es triste – ou fou de joie. T'es plus là parce que tu le savais pas ça, t'en avais pas la putain de moindre idée. Alors je me dis juste merde ; on est pas faites pour les mêmes étoiles. elle est belle ta jasmine, tes mots m'ont vraiment touchée, j'ai adoré les lire. - Citation :
- alors comme ça t'es partie? elle a dit ça comme ça, la gamine, juste comme ça, en regardant le lointain. t'es partie de chez toi y a longtemps? pourquoi t'es partie pour venir ici? et tu as l'impression, dans le fond de sa voix, qu'elle te demande si c'est parce qu'elle est partie la première.
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Invité
| Sujet: Re: AMER AMER Dim 28 Déc - 14:57 | |
| Voilà merci vous deux |
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