son souffle régulier bat la mesure et le noir de notre folie nous entoure. elle cherche mon regard à travers les ombres et attend que ma voix brise le silence. une allumette, une simple allumette pour les voir danser. danse effrénée à se tordre et à pâlir. pâlir, jouir de ne faire plus qu’un avec leurs griffes. un maigre sourire se dessine sur mes lèvres et je distingue le sien dans l’obscurité. sa bouche agrippe la mienne et ses ongles s’enfoncent dans mon cou. je la repousse en murmurant un, deux et trois. une vague de lumière jaillit et en un fragment de secondes, je vois la pièce s’illuminer et l‘excitation dans son œil.
dis-le moi que je suis fou, dis-le moi que je suis tout et saoul.

ouais, c’est nous les pourris
ouais, c’est nous les maudits
ouais, c’est nous les désespérés
le bois craque sous ses pas. ses doigts fins retiennent le drap blanc de tomber et mes yeux s’attardent sur son dos, fragile, nu. son sein se dessine entre les éclisses de poussière, dans la lumière du jour, dans la brume. elle, elle est poésie, elle est harmonie. son regard croise le mien et je voudrais lui dire à quel point elle est belle, à quel point elle m’exaspère. elle traverse le nuage de cendres et le drap glisse sur sa peau. elle est nudité.