« J'ai même pas vu que t'étais rien, que t'étais morte de chagrin. Que tu faisais la gueule dans ton coin. J'ai même pas que t'étais froide, que ta peau étais pire que pâle. Tout ça me tourmente, tout ça me tourmente. La douleur m'éventre mais je ris dès que je peux. Tout ça me tourmente, mais dès vingt heure trente j'ai plus de coeur, j'ai que ma queue. »

MELLOLEIH/PAULINE/BASTIEN BONIZEC/VILLAGEOI/(©WHATRENATOSAID)

feu de joie

Je rêve des nuits froides et blanches, où la bué s'échappe de nos lèvres gercés. Je rêve du crissements de nos pas dans ce sucre blanc et glacé. La neige recouvre tout, les heures se taisent et le moindre bruit s’étouffe. Oublié, ce va et viens d'eau salée. Oublié, ce frottis incessant de sable séché en plein soleil. Je veux le froid qui pique la gorge et les doigts qui s'approchent trop près du feu. Parce qu'ils sont gelés. Et dans ce silence de montagne, seul reste les buches qui crépitent, le bois qui exhalent. Alors la joie se lirait sur les visage taillés dans le rocs, les rides profondes creuseraient des vallons de vieillesses dans chaque sourire. Je rêve de ces odeurs de verdures d'altitudes, de l'oxygène rare et des biscuits à la cannelle. Par-ce que l'on rêve de ce qu'on n'a pas. Par-ce que je déteste la mer et son eau qui pique mes joues après que je me soit rasé. Je déteste ces feux d'été, qui empeste les branches blanchies d'embruns et me font transpirer dans la chaleur estivale. Peut-être y a t-il ici simplement trop de bleu, trop de beige. Je préfère le vert des sapins et le rougeoiement des flammes qui s'y reflètent en dansant. J'aurais du grandir au creux des titans de pierres, bercé par les routes sinueuses et pentues. J'aurais du danser autours des feux de joies du plein hiver. Mais soit, je resterai sur la mer et j'érigerais des sommets de sable, sur la plage, à défaut. De toute manière, je n'ai jamais été très château.

les mains familières

en écriture.