« et au bout du gris nocturne il y avait le fantôme. ruisselant d'eau de pluie et silencieux, la lueur pâle tremblotante, des larmes sûrement dans des yeux que personne ne pouvait voir. le garçon, qui venait juste de renaitre, s'avança vers lui parce qu'il était enfin prêt et le traversa en ressentant la brûlure de la première fois l'étincèle poudrée qui fait mal et bien et transperce la chair tendre de la fin de l'enfance. un cri et un jet de sperme argenté les yeux révulsés parce que ivres de joie le temps n'en finit pas même quand la nuit vire au noir et que l'enfant et le fantôme n'existent plus que dans l'ailleurs. »

OARISTYS./GROUPE PENSIONNAIRE

OMBRES,

Me suis réveillé ce matin avec un goût de sang de mort dans la bouche. Métallique et faussement sucré, le truc trompeur. Chaque nuit je meurs. L’Autre n’existe pourtant plus, je me souviens de cette nuit où je l’ai laissé tomber, lui et son vécu dégueulasse. Il était souillé, il faut se débarrasser des choses souillées, même si c’est toi, une partie de toi. Tu peux toujours devenir autre à ton tour et ainsi de suite. Je suis fait comme les serpents, de plusieurs peaux qui muent et finissent par glisser contre moi parce qu’elles ne me vont plus. Plus tu te sépares de toi, et plus tu perds en matière. Ton épaisseur part en fumée, et tu deviens l’ombre. Plus léger et moins fort. Je comprends pas pourquoi je me suis réveillé comme si j’étais de nouveau mort,  c’est peut-être ce coin qui fait cet effet aux ombres, qui les défait d’elles-mêmes jusqu’à la disparition. La libération. Et, oui, j'avoue, je ne suis venu ici que pour trouver ce dont je pouvais me vêtir pour le déchirer ensuite. Des vêpres, peu importe le prix et la matière, et quels sacrifices nécessitera leur acquisition, suffisamment belles pour être désirées et pures pour être anéanties. C'est vrai, j'apporte la mort avec moi, mais voyez-y le changement ! Une opportunité ! C'est quand vous La regardez dans les yeux et seulement là que vous prenez enfin conscience de vivre. Oh, quand la fin n'est qu'une attente, qu'un espoir lointain, c'est comme le monstre caché sous le matelas. Il ne dévore que les autres. On fait semblant d'avoir peur pour se mettre à l'abri (le minimum) et on bave des poèmes crus et creux, creux et crus. On entend son propre écho et on s'écoute parler. Pardonnez-moi, mais je suis devenu ce que je suis à cet instant pour me préserver. La folie est un courant d'air qui s'attrape facilement, surtout pour les cous dénudés et les bouches ouvertes (regardez-moi !). Je suis dans l'ombre et il y fait froid, figurez-vous les chercheurs de rayons. On se réchauffe comme on peut et pour ça, rien de tel que les couvertures de chair. Les mains posées sur la tête, les cuisses sur la nuque. Le battement lent et profond du coeur entre les cages d'os qui pompe et crache et fait trembler sourdement la peau fine. Je m'enroule tout autour de la chaleur interne. Je serre, toujours plus fort, jusqu'à l'éclatement. Milliards de petites lumières d'or et de sang expulsés qui me permettent, à moi, de continuer ma route sombre.

et contretemps.

Dum apud Persas, ut supra narravimus, perfidia regis motus agitat insperatos, et in eois tractibus bella rediviva consurgunt, anno sexto decimo et eo diutius post Nepotiani exitium, saeviens per urbem aeternam urebat cuncta Bellona, ex primordiis minimis ad clades excita luctuosas, quas obliterasset utinam iuge silentium! ne forte paria quandoque temptentur, plus exemplis generalibus nocitura quam delictis.