« Fleur aux pétales d’or Répands ta magie Inverse le temps Rends-moi ce qu’il m’a pris Guéris les blessures Éloigne la pluie Ce destin impur Rends-moi ce qu’il m’a pris Ce qu’il m’a pris. »

MODERN TALKING/PAULINE/FRIDA GUSTAVSSON /LES JOURS S'EN VONT, JE DEMEURE/(©ALESSANDRO BARICCO)

   
   

   

COQUELICOT

Tu regardes avec un sourire triste cette fleure que tu viens de cueillir, qui va mourir lentement entre tes doigts. Elle va lentement rendre l'âme sans que tu te rendes compte. Elle, elle ne se videra pas de son élément principal, tu ne remarqueras même pas qu'elle n'est plus qu'un être sans vie entre tes doigts. Ce rouge, tu ne te lasses pas de le regarder, tu te demandes s'il va s'éteindre comme la fleur, s'il va ternir comme le sang qui coule dans tes veines. Plus tu regardes cette petite chose et plus tu as envie de voir couler ce rouge le long de tes doigts, voir si grâce à ça cette petite fleure va reprendre goût à la vie.

   

FANTÔME

Tu fermes lentement les yeux et comme à chaque fois tu as l'impression qu'il est là. Juste à côté de toi, observant tes moindres mouvements. T'as l'impression qu'il te déshabille du regard et cela te fait rougir. Tu ne bouges plus d'un millimètres, retenant presque te respiration et là, tu as l'impression de sentir ces doigts dans tes cheveux, sur le bout de ton nez et sur tes lèvres. Il est là à chaque fois que tu fermes les yeux, que tu te sens seule et triste.

   

Citation :

il doit avoir ton âge. il a de très belles mains et son visage est dissimulé derrière un gros appareil photo. clic-clac, tu es dans la boîte. il s'approche, te sourit. "ça ne vous dérange pas j'espère ? je ne vous ai jamais vu avant, que faites-vous là ?"

Tu étais tranquillement assise sur un banc à l'ombre d'un grand arbre, plongée dans un livre que tu avais emporté, un livre que tu connaissais par coeur d'ailleurs mais dont tu ne te lassais pas de lire. En entendant la voix d'un jeune homme retentir à tes oreilles, tu relèves lentement la tête, n'ayant même pas fais attention que tu n'étais plus toute seule. Un doux sourire apparaît sur ton visage juvénile et tu te mords légèrement la lèvre en entendant sa question. Tu n'aimais pas forcement parler du pourquoi de ta venue ici, mais d'un côté... Si tu étais venue t'installer ici, c'était pour changer de vie. L'une de tes mains plongea dans ton grand sac et tu en sortis ton inséparable carnet multicolore. Tu l'ouvris et écris quelques mots, parce que oui, malheureusement pour toi, ta belle voix c'était évaporée le jour où ta mère était partie rejoindre les anges. Des fois, tu te dis que c'est elle qui l'a pris, pour avoir un souvenir de toi. Non, non pas du tout, ne vous en faites pas. Je viens de m'installer en ville, j'avais besoin de changer d'air. Je me sentis légèrement pendant que mon regard parcourait tranquillement le visage puis le corps du séduisant jeune homme qui se trouvait juste à côté de toi. Oh, tu es muette ? Tu poussais un léger soupir et fis un petit oui de la tête. Là, tu sentais que les questions habituelles allaient sortir de sa bouche.